Les hésitations font des bonds
Cette année n’est pas faste.
Elle démembre une grande partie de l’humanité, met du sel sur les plaies, épuise, épouvante même
Chacun de nous a été,sera impacté, si ce n’est physiquement, c’est au moins psychologiquement que le ressenti sera plus ou moins éprouvant.
Certains ont pourtant aimé le confinement, être à la maison, se retrouver, préparer de bons petits plats, ranger armoires, greniers, meubles oubliés. Les jardins n’ont jamais été aussi bien entretenus, les tondeuses et autres scisailles ont vrombi dès les premières semaines, la météo ayant décidé d’être clémente
Pourtant beaucoup ont souffert enfermés, chez eux.
En mai nous nous sommes dit : « ah, voilà, nous allons retrouver nos vies »
Mais les choses ne se sont pas passées sereinement pour une grande partie d’entre nous
Et depuis plusieurs semaines rien ne s’est arrangé

Les petites entreprises, les artistes, artisans d’art sont absolument impactés
Difficile de savoir quand et comment nous allons nous relever, quand et comment l’avenir nous présentera une face positive
Une très grande partie des événements ont été et sont encore annulés, Le vent d’automne n’amènera pas de changements positifs si le monde ne révise pas sa façon de dépenser
Me concernant je n’ai pas échappé aux éclats
L’année a été lourde, difficile, l’est encore.
Pourtant j’ai travaillé, je me suis lancée dans la rénovation de la Nacelle , j’ai pris beaucoup de cours via internet aussi bien dans la façon de tourner la terre, que dans celle de gérer son entreprise ( je tiens à remercier la cma Drôme )
J’ai pu passer du temps de façon virtuelle avec les membres de ma famille, nous avons ri, pleuré, échangé des petits plats autour de nous, découvert de belles intentions
Cependant j’ai pu également constater la pensée profonde de certains vis à vis de ce travail « hors norme » considéré comme un passe-temps, pas utile, pas nécessaire, pas prioritaire.
Un peu comme si certaines personnes sont importantes… D’autres non.

Les jours présents ne me laissent pas de répit
Je suis prise d’inquiétudes, de heurts, de froissements, de soudaines envies de tout arrêter.
Pourtant dans ma tête les projets à mener à bien foisonnent, ne font que se bousculer. C’est un tour d’auto-tamponneuses qui vit sous mon crâne.
Et chaque percussion résonne en moi des jours durant. Après les étourdissements et le pessimisme, je cherche comment mener à bien ce qui se dessine tant dans mon imaginaire que sur les carnets de croquis que je sème partout dans la maison.
Cette fois le pessimisme semble s’attacher plus longtemps, véritable punaise de lit, virus de tourment, mangeur d’espoir.
S’attaquant à la vie, à l’ambiance, aux alentours.
Il y a pourtant bien plus simple que de tomber
Il y a les autres, l’écoute, le regard, la façon d’aimer, d’aider, de secourir, de prendre son temps, d’offrir du temps, de se tenir la main, de chanter sous la pluie, de se sourire, se soutenir, s’épauler, s’atabler, s’attarder, compter sur l’autre, compter pour l’autre, conter aussi, raconter, le dire, l’écrire, le montrer, se réveiler, (se) révéler.
Il y a une autre façon de consommer, d’aimer, de choisir, de dépenser et se dépenser, sans tyranniser
Il y a ce petit verre de vin à partager sans en abuser, il y a nos coeurs à recoudre, nos mains à tenir, nos êtres à soutenir
Et si nous oublions pour toujours de nous tripoter le nombril, de nous attarder, (surtout en cette année) des heures durant sur ces réseaux sociaux et journaux anxiogènes et bouffeurs de temps, si nous reprenions le cour de la vie, la vraie, celle où il est de bon ton de se faire plaisir, de courir sous la pluie, de changer ces habitudes et nous retrouver
En ce qui me concerne je m’y mets du mieux que je peux dès ce soir
Les Funambuleries Terrestres n’ont jamais aussi bien porté leur nom..
La Funambule tente de rouvrir les yeux, apprend encore à marcher sur le fil
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